Subject: Re: une =?iso-8859-1?Q?=E9norme_pression_s?=
To: jean-christophe Monnard <j.monnard@free.fr>
From: None <tlaronde@polynum.com>
List: regional-fr
Date: 06/21/2005 19:47:36
On Mon, Jun 20, 2005 at 08:48:08AM +0200, jean-christophe Monnard wrote:
> [en provenance de la FFII] 
> 
> 1) Le vote en seconde lecture concernant la directive sur les brevets
> logiciels se déroulera dans 11 à 13 jours ouvrables, entre le 5 et le 7
> juillet.
> 
> 2) Le lobbying à Bruxelles est intense, il y a actuellement une énorme
> pression sur les eurodéputés par les entreprises pro-brevets logiciels.
> Les lobbies pro-brevets ont environ 30 activistes de plus que nous, la
> plupart usurpant une casquette de PME.
> 

Dans la série "formation continue, culture générale", agonie de la IVème
République se traînant et nous traînant de désastres en désastres, petit
extrait du Bloc-Notes de François Mauriac, 1er septembre 1954 :

	Rien n'est plus dans notre monde à l'échelle humaine. Cela apparaît
	d'abord dans ce qui est exigé d'un chef de gouvernement et qui fait
	de lui un de ces monstrueux joueurs d'échecs menant à la fois
	plusieurs parties. Mais chaque partie ici engage l'histoire de la
	nation et celle du monde.
	Il n'est que d'imaginer les plus illustres des hommes d'État du
	passé, condamnés à ce rythme fou, pour comprendre qu'à la racine de
	tous nos malheurs se trouve ce suprême malheur de notre époque :
	l'inhumanité.
	Si Richelieu ou Talleyrand avaient dû, dans la même journée,
	soutenir à Bruxelles un débat écrasant avec des partenaires
	étrangers ayant partie liée contre lui, ravitaillés de
	renseignements et d'arguments par des parlementaires français, s'ils
	avaient dû, le même jour, se rendre à Londres pour tâter le
	gouvernement anglais, se retrouver le soir dans l'Orne auprès du
	chef de l'État, débarquer le lendemain matin à Paris où les eussent
	attendus, armées d'objections, hérissées d'arguments
	contradictoires, toutes les commissions de l'Assemblée nationale
	réunies en séance plénière, ces grands hommes n'auraient plus été
	que de pauvres hommes à bout de souffle et demandant grâce.


Les Français, comme les autres européens, ont déjà dit aux
prévaricateurs (on appelle ça des "européens", par
anti-phrase je pense) d'aller se faire foutre (le 29 mai et le 1er 
juin ; d'autres dates étaient prévues ce qui explique qu'elles aient été
annulées).
Il n'est pas question de leur courir après, ni de les supplier. On va
les plier tout court. Et sur des bases nationales.

Ce que la FFII a de mieux à faire aujourd'hui c'est d'arrêter de jouer
ce jeu de dupes, ce jeu de mafieux et au contraire de _retirer tous les
intervenants_ et de renationaliser les débats. Qu'ils organisent au
contraire le désert et qu'ils avertissent tristement les "euro-députés"
que nous sommes obligés de les abandonner à leur destin... 

D'après Audiard (philosophe du XXème siècle) : "Les cons, ça osent tout,
c'est même à ça qu'on les reconnaît." Au moment où il est clair que
l'"europe(tm)" n'a aucune légitimité, ils vont se précipiter pour passer
le pire (à l'instar des royalistes après la fuite de Varennes, ce qui a
débouché sur la Terreur), en force, eux qui sont en fait si faibles.

Il faut les laisser faire. D'ici quelques mois, quelques années au pire,
Bruxelles aura été rasée. Et "l'honnêteté sera alors une idée neuve en
Europe". Fermez le banc.

On peut être inquiets à court terme. À moyen terme, ce n'est pas pour
nous qu'il faut se faire du souci...
-- 
Thierry Laronde (Alceste) <tlaronde +AT+ polynum +dot+ com>
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